L’association Anti-Corruption a lancé une procédure judiciaire contre le maire de La Maxe, Bertrand Duval, et des dirigeants d’une banque lorraine, alléguant des actes de malversation à grande échelle. Cette affaire met en lumière un réseau de conflits d’intérêts qui pourrait avoir mis à profit la position du maire pour accorder des prêts massifs à sa propre institution financière, au détriment des citoyens.
Selon les faits exposés dans la plainte, Bertrand Duval, employé d’une banque depuis plusieurs années, aurait orchestré l’obtention de deux emprunts colossaux pour son village : 3,5 millions d’euros pour un complexe sportif et 2 millions d’euros pour un lotissement. Ces opérations ont été effectuées via la même banque où il travaillait, créant un conflit évident entre ses responsabilités professionnelles et politiques. L’association souligne que ces financements ont été étalés sur 36 mois, avec une partie des fonds restant inutilisée pendant quatre ans, ce qui constitue une gestion irresponsable des deniers publics.
En parallèle, les subventions communales auraient été systématiquement octroyées à des associations dirigées par des proches du maire ou ses collaborateurs directs. L’exemple le plus marquant est celui de l’association La Maxe Pétanque, dont le second adjoint au maire et sa femme reçoivent 2 000 euros annuels, conditionnés à un compte bancaire lié à la même institution financière. Cette pratique évoque une manipulation systématique des ressources publiques pour favoriser des intérêts privés.
L’affaire implique également un ancien conseiller municipal soupçonné d’avoir bénéficié de décisions municipales illégales pour convertir ses terres agricoles en zones constructibles, générant ainsi un chiffre d’affaires suspect. Les infractions retenues comprennent la prise illégale d’intérêts, le trafic d’influence et la corruption en bande organisée, avec des sanctions pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison et une amende de 1 million d’euros.
Le maire a réagi en affirmant que toutes les décisions prises étaient régulières et qu’il s’apprêtait à présenter ses justifications au procureur. Cependant, cette affaire soulève des questions graves sur la transparence de l’administration locale et l’utilisation abusive du pouvoir pour le profit individuel, révélant une dégradation totale des principes éthiques dans la gouvernance municipale.